Teotiuhacan ... Tehotiuacan ... Tehothihuacan ... TEOTIHUACAN !!

Voici une série de posts concernant le dernier voyage que j'ai effectué : vieille tradition matriarcale j'accompagne, depuis petite, ma mère en voyage, vu que mon père dé-tes-te les vieilles pierres/le décalage horaire/les circuits historiques (rayer selon l'envie).
Ce n'est pas facile tous les jours mais on s'y fait :-)
Bref après l'Egypte (I'm in love), Israël (trop beau !), Chypre, la Turquie, les Canaries, bref toute la côte méditerranéenne nous voici outre-atlantique pour visiter le Mexique sur les traces des précolombiens et de leur ami Cortez !!
Voilà une occasion de voir quelles sont les traces de mon année d'espagnol (n'est-ce pas Clara !).

Nous voici donc sur le site de Teotihuacan, proche de Mexico.
Ce sont les Aztèques qui fondèrent la cité homonyme, mais y habitaient aussi des Toltèques, les Zapotèques (bref tout ce qui fini en -tèque) et les Mayas (arf zut).

Les sites Aztèques n'étaient pas (mise à part Palenque) des mausolées comme les pyramides de Gizeh mais des lieux de rituels.
On y pratiquait apparemment le sacrifice humain : mourir de la sorte était une mort "noble" qui promettait au sacrifié une place sûre au paradis (mourir de vieillesse était par contre synonyme d'aller simple vers l'enfer).
Le centre de l'énergie de l'homme étant ... le coeur, tout le but du sacrifice était de pouvoir arracher le coeur de la victime ... euh du sacrifié (vu que les Aztèques faisaient beaucoup appel aux prisonniers de guerre pour les sacrifices je doute en fait qu'il y ait beaucoup de participants volontaires à leurs petites fêtes) encore battant. Ensuite il était soit transpercé de pics, soit découpé en fines lamelles soit "enfumé" pour le faire parvenir aux Dieux.
On prenait le sang et on en recouvrait les temples. Une moyenne de 50 000 sacrifices par an s'effectuait.

On imagine aisément l'horreur de Cortez qui, considéré comme un dieu, a assisté à une série (des milliers il me semble) de sacrifices en son honneur !!

Vue de la plate-forme centrale du temple de la lune.
Encore novice en la matière (je ne me doutais pas de ce qui m'attendait !) j'ai abandonné à mi-chemin, les marches étant très hautes (même du haut de mon mètre 75) et très étroites.
Certains y verront la piste d'atterrissage pour les extra-terrestres, je vous laisse seuls juges ...


La pyramide du soleil, je l'ai grimpée jusqu'en haut (oui d'accord tête baissée et à fond histoire de ne pas penser, non surtout pas penser au vide vertigineux derrière soi).

Mais la vue est tout de même à la hauteur du sacrifice (humain pourrais-je dire).
La pyramide de la lune.

La pierre du soleil au musée des civilisations de Mexico (très beau soit dit en passant, surtout la partie ethnologique avec les dioramas Coca-Cola-Téquila-Sol ;-)
3 mètres 60 de diamètre, 24 tonnes (pour sûr ce n'est pas le calendrier de la Poste)

Mexico

Quelques photos en vrac de Mexico ...

Circulation "normale" à Mexico.
On ne verra plus jamais le périph parisien comme avant ;-)

Les Mariachis (prononcez mariaki)

Balade sur les canaux mexicains, sorte de marais poitevin d'Amérique centrale (on avance à la pigouille aussi là-bas).
Je ne peux que penser à Denis et à ses "promènes couillons" en voyant ça, mais les touristes sont tous un peu des couillons non ?

Monte Alban et Oaxaca

"Aïe Aïe Aïe Aïe" qu'ils chantaient les mariachis, alors continuons nos ascensions de pyramides ...

Monte Alban a connu son apogée sous la période zapotèque entre 200 et 600 après JC et est situé dans la région d'Oaxaca (prononcez Oarrrraca).
Le site est placé en haut d'une colline, ainsi les pyramides sont moins hautes pour se rapprocher du soleil (pas bêtes non !).

Le jeu de pelote : il ne s'agissait pas d'un jeu tel que nous l'entendons mais d'une cérémonie religieuse, d'autant plus qu'il paraîtrait que les perdants étaient décapités à la fin du match !
Le jeu consiste à taper une balle de caoutchouc de 500g en évitant de la toucher avec les mains ou les pieds. Il fallait renvoyer la balle dans le camp adverse, voire la faire passer à travers un anneau tel qu'on peut encore le trouver à Chichen Itza.
La balle correspondait à la course du soleil qu'il ne fallait pas arrêter, les anneaux de pierre représentaient le levant et le ponant et le terrain de jeu représentait le monde terrestre, l'inframonde et le monde supérieur que le joueur espérait atteindre grâce à ce rituel.

Une petite faim après ça ?
Vous avez goûté les sauterelles ?
Bon bof, ça a un goût salé, c'est tout, et je vois ceux qui font la moue, ce n'est pas plus
dégoutant que de manger des crevettes grises !!

San Cristobal de las casas et San Juan de Chamula

Matinée à San Juan de Chamula (littéralement âne mort) dans la péninsule du Yacatan près de San Cristobal de las Casas. Il s'agit d'une communauté Tzotzil.

Le marché : rien de spécial en soi, assez traditionnel et pas (trop) touristique.
A droite se trouvait l'assemblée des notables, tous habillés de manière identique et assis sur une estrade, mais interdiction formelle de photographier sous peine de voir son appareil démoli à coups de bâton ! Ça ne rigole pas !

C'est lorsqu'on rentre dans cette église, banale au premier abord, que l'on reste cloué sur place.
Le Mexique a été "christianisé" mais il s'agit un fait d'un syncrétisme entre les anciens rites et la religion catholique. "Mais chez nous c'est pareil" s'écrieront ceux qui ont suivis les cours de Myriam Soria à la fac de Poitiers. Ici la notion de syncrétisme prend tout son sens.

On rentre dans l'église dont tous les meubles (sauf quelques tables) ont été enlevés, au sol, des aiguilles de pin pour pouvoir s'asseoir assez confortablement. Contre les murs, une vingtaine de statues de saints, parfois avec la tête recouverte ou à l'envers (on nous dira que c'est pour montrer au saint que l'on est fâché contre lui !!!). Dans l'église, des milliers de bougies, plus ou moins grandes, sont allumées. Les gens viennent dans cette église à tout moment de la journée pour demander aux saints une faveur et ce, dans un brouhaha indescriptible, les gens allant et venant, buvant, mangeant et les mères allaitant leurs enfants.

Voici comment se déroule leur prière (dont j'ai pu observer une partie) :
- selon la gravité de son problème on se placera plus ou moins loin de l'autel
- ensuite un place de longues bougies fines sur le sol (une centaine environ)
- on les allume et on "prie", il s'agit plus d'une récitation de ses problèmes que d'une prière telle qu'on l'entend
- pendant ce temps on boit du Coca Cola pour roter dans l'église afin de chasser le mal de soi
- et pour couronner le tout on s'envoie un peu (...) de "poch" (alcool d'agave et de canne à sucre qui est censé donner des hallucinations). Quand on sait que ces prières peuvent durer toute la journée on imagine aisément l'état des gens en fin de journée.
- lorsque les bougies se sont consumées on verse du poch sur la cire. Si le mal est très grave on égorge une poule (j'y ai assisté).
- ensuite on prend un œuf, on se frotte le corps avec et on va voir le chaman qui casse l'œuf dans un verre d'eau et lit les prédictions dans le blanc.

Impressionnant à voir mais très instructif. Certains diront qu'il ne s'agit pas de religion catholique, moi je trouve que, catholicisme ou non, les gens semblent beaucoup plus proches de la religions que les occidentaux car il y a moins de barrières que la façon de célébrer le culte en Europe (en Occident pourrais-je dire).

Un ancien tram à San Cristobal.

La cathédrale de San Cristobal, beaucoup plus classique (l'église de Chamula faisant figure tout de même d'exception).

Agua Azul

Après une journée de bus (levé à 2h15 pour un départ à 3h00), route de montagne et chauffeur qui se prenait pour un coureur automobile, petite halte à l'agua azul qui porte bien son nom, avec bien entendu la possibilité de se baigner dans les cascades (jacuzzi naturel) et de jouer à Tarzan et/ou Jane ... ou à Chitta selon ses envies (c'est à cet endroit qu'à été filmé une de versions de ce film).

Yaxchilan

Yaxchilan (prononcez Jacques Chillan), situé dans le Chiapas, est accessible après près d'une heure de bateau sur le fleuve Usumacinta.
Cette cité Maya a été édifiée au IV siècle et a duré jusqu'au début du IX siècle.
Son intérêt touristique repose sur le site qui, par la difficulté d'y accéder, est assez désert en comparaison des sites proches des grandes villes touristiques. De plus, la végétation y est encore très présente et donne un aperçu de ce que les temples avaient pu devenir entre la fin de l'ère maya et leur restauration.

A gauche le Mexique, à droite le Guatemala.

L'escalier que nous avons eu l'honneur de grimper.
Ce n'est qu'un avant-goût des deux heures de crapahutage que nous avons fait pour
aller en haut de la Grande Acropole située à 95 mètres de hauteur.
Au premier plan, César notre guide, surnommé l'homme aux centaines de Converses !!

Vu d'en haut de l'escalier ! Ca grimpe dur, apparemment pour forcer la personne
à courber la tête pendant l'ascension qui la mène en haut de la pyramide.

Déjeuner pique-nique accompagné par des enfants.
Voici Berverly (originaire du Guatemala) ... mignonne comme tout non.

Et son frère dont je n'ai pas saisi le nom, qui me regardait avec
un de ces regard (surtout quand sa sœur lui a arraché des mains le sandwich
qu'il comptait manger pour le mettre de côté).

Palenque

Après deux nuits dans la jungle (attention aux scorpions, araignées et où nous avons croisé iguanes et autres animaux) visite de Palenque à la fraîche (et ce n'était pas plus mal !).

Palenque, situé dans le Chiapas, a été crée par la civilisation Maya au IV siècle

Le temple des inscriptions qui date des années 670, et dédié au roi Pakal le Grand.
A l'intérieur repose le sarcophage du roi Pakal ce qui fait de ce monument la seule
pyramide connue utilisée comme un mausolée (les autres pyramides servant seulement
aux rites religieux).

Une reproduction du sarcophage de Pakal qui représente sa descente dans l'inframonde.
Si on tourne la photo vers la gauche on peut y voir, selon certaines personnes,
le poste de commande du vaisseau extraterrestre du roi Pakal ;)

Le palais où logeait la noblesse de Palenque.

Chichen Itza

Chichen Itza dernier site visité durant le circuit, le plus visité par les touristes à cause de sa promiscuité (3 heures de route tout de même) avec Cancun.
Ce site a été fondé en 534 par le peuple Itza, Chichen signifiant bouche (chi) et puit (chén) sûrement à cause des nombreux puits (rares dans cette région) qui constituent le site. Il a été abandonné puis occupé à nouveau au Xème siècle par la civilisation Maya-Toltèque qui en fit un centre religieux.
le site est dédié à Kukulcan (que l'on a vu plus haut sous le nom aztèque de Quetzcalcoalt), le serpent à plumes, dieu du soleil, de la résurrection et de la réincarnation.
Enfin c'est à cet endroit qu'à été filmé des scènes du film (trésor national) la vengeance du serpent à plumes avec Coluche (il fallait le préciser tout de même !).

Le Castillo ou grande pyramide (24 mètres), cette pyramide avait une vocation de calendrier : 90 marches sur chacune des quatre face soit 360 jours du calendrier plus les 5 jours "morts" de la dernière plate-forme.
Une seconde pyramide est placée sous celle visible et accède à une crypte contenant un trône sculpté en forme de jaguar aux yeux de jade.

Le cénote où, semblerait-il, la civilisation toltèque-maya effectuait des offrandes : objets en or mais aussi hommes, femmes enfants pour le dieu de la pluie (chac).
Le cénote était aussi la porte vers le monde sacré d'en-bas : l'inframonde.

En voici un qui se dorait au soleil !

Votre serviteur derrière le Chac-Mool sur lequel on présentait les offrandes.

Cancun

Cancun : pour les américains ce site rime avec Spring Break.
Nous avons passé les 24 dernières heures dans un hôtel de Cancun : ce site est une grande bande littorale choisie dans les années 70 pour son climat favorable pour devenir LA destination américaine par excellence : hôtels de luxe en all-inclusive et ville-dortoir pour les employés, voici de quoi se compose Cancun.

Rien de folichon à voir, il faut aimer la plage et la piscine, car dès que l'on souhaite sortir les excursions (indiquées en USD of course) augmentent considérablement le prix du séjour.
Bon c'était sympa pour clore ce circuit harassant et où les principaux mots prononcés en 24h00 ont été : piña colada, margaritha, sex on the beach (c'est un cocktail je précise !) et cuba libre ...

La vue de notre chambre

La Isla : shopping Center
Sûrement plus grand que la commune où j'habite, il faut bien
faire consommer les touristes ...

Vue de la plage de l'oasis Playa et de la rangée d'hôtel qui composent Cancun.

Cocci mon amour !

Pour clore mon périple mexicain voici le petit bijou que les usines Volkswagen de Puebla construisaient jusqu'en 2003 !!
Ceux qui connaissent le culte que je porte sur la nouvelle Coccinelle sauront à quel point j'ai pu baver en croisant autant de Coccinelles (parce que les anciennes ont ce charme que je préfère aux nouvelles, mais les talents de garagistes ne se transmettent pas génétiquement malheureusement !) : des plus "basiques" présentées ci-dessous à la Coccinelle Tuning (portières papillon, noire métallisée et ailes couleur or) ou la Coccinelle gothique (avec passagers assortis).

J'ai voulu en ramener une dans mes bagages (une Coccinelle des années 2000 ça doit tenir le coup non ?!) mais on m'a fait comprendre que ça ne rentrerais pas en bagage cabine ... dommage ;)

Les fameux taxis vert et blanc mexicains

Pour finir de baver voici l'édition spéciale qui est sortie en Australie et qui sortira au Mexique pour les dix ans de la New Beetle.
Ici
Il s'agit en fait du CONCEPT 1, un prototype de 1994. le toit n'est pas complètement en verre mais peint en partie en noir.
Cette petite merveille ne coûtera "que" 17176 € au Mexique (bon comparé au salaire moyen d'un Mexicain c'est une petite fortune).

Gros et petits coups de gueule

Petits coups de gueule

• Pour deux enseignantes de notre groupe nous ayant abreuvées de râleries et jurons durant tout le voyage parce que l'hôtel n'était pas bien / on avait mangé du poulet deux fois de suite / trop de sites archéologiques / trop de musées (on fait un circuit ou non ?) / trop de bus / trop de plage (bref il ne reste plus grand chose) / trop chaud / trop froid / trop tôt / trop tard ...
  Qui se sont permises d'insulter (sous couvert de rigolade !!) notre guide et la pauvre hôtesse à l'aéroport, pensant que cette dernière ne comprenait pas le français. Après des "connasses" et "pauvre fille" cette dernière leur a demandé dans un français impeccable "vous avez plusieurs bagages ?". Et dire que ça enseigne ça !
  
• Pour M. Râleur (baptisé par mes soins) qui, pour les mêmes raisons, n'a pas été satisfait une seule fois du voyage !

Gros coup de gueule

• Pour Lufthansa (smiley tête de mort qui tire la langue) qui, non contente de m'avoir mise à côté d'un Russe qui m'a gratifié de coups de coude durant tout le voyage en hurlant mon prénom pour me dire qu'il y avait du café / trinquer (son énième whisky) / discuter en russe nous (enfin m'a vu que j'ai fait le reste du voyage seule) a annulé quatre vols Francfort-Paris et m'a fait rentrer après le dernier train de la journée. Le pire est qu'à Francfort ils m'ont ASSURE que je serai prise en charge (hôtel, rapatriement ou autre chose) par leur compagnie et à Paris je n'ai eu droit qu'à me faire littéralement jeter (presque insulter) par la grognasse d'hôtesse qui m'a conseillé de dormir dans l'aéroport (j'avais peut-être la tête de quelqu'un qui a dormi dans un avion mais non je ne dormirai pas sur un siège d'aéroport !) parce que "nous vous avons amené à destination désormais ce n'est plus notre problème" !!
• Donc un conseil : évitez Lufthansa à tout prix et préférez Air France (un peu de Cocorico ne fait pas de mal) qui assure l'assistance de ses passagers et qui n'a jamais été en retard malgré tous les vols que j'ai pris.

Gros coups de coeur

• Pour cette femme de Tours et ses deux filles, en provenance de Russie, qui m'a proposé de l'accompagner à la recherche d'un moyen pour rentrer chez nous. Qui m'a même proposé de dormir chez elle et qui a payé le taxi à Paris, alors que je commençais à craquer complètement à CDG.
• Pour le chauffeur de taxi parisien qui nous a fait une visite guidée de Paris et qui ne nous a même pas fait payer les suppléments.
• Pour le contrôleur SNCF (eh oui !) qui a fermé les yeux en oblitérant mon billet non échangeable CDG-Poitiers quand je suis montée dans le Paris-Tours.

Bref je suis rentrée, ma valise est arrivée, mais le retour a été plus que pénible à cause de Lufthansa. La lettre est rédigée histoire de montrer mon mécontentement, moi aussi je peux faire ma Française nonméhoh !

A bientôt

Ce soir je pars pour Paris et demain direction Mexico !!

Je reviendrai avec tout plein de photos !

A bientôt

Mouahahaha

Tellement vrai, le radio-portail

** L'abus de Maoria nuit gravement à la santé mentale de son utilisateur **